Jean -Charles Dotigny né à Paris en 1952 vit et travaille à Bordeaux, il s'entretient avec Jacques Saraben, professeur à
l'Ecole des Beaux-Arts de Bordeaux, du sens des travaux présentés à l'Espace Croix-Baragnon.
 

J.S. : Vous donnez à voir l'homme, la solitude de l'être humain, le couple. Ces personnages sont-ils issus de votre mémoire, d'événements passés?
JC.D. :Il y a une inspiration qui puise dans la mythologie familiale, j'utilise consciemment des références autobiographiques. Parallèlement, j'accepte les dérives du hasard pendant le travail.
J.S. : L'étonnement face à ce qui surgit, comme celui de l'enfant qui figure dans vos pentures...
JC.D. : Oui. Filtrer, détourner la dimension qui nous échappe.
 J.S. : En voyant votre travail, j'ai le sentiment de personnages hors du temps, sans condamnation du monde. Je perçois une profondeur, une quête, le souvenir de la bure de Saizt-François.
JC.D. : Par les images, par le matériau, je me sens proche des chasubles de Matisse, de l' oeuvre d'Etienne comme  la série des demeures, . (d'Etienne Martin à  Saint-Martin...).         Toute la spiritualité du travail  de Georges Jeanclos, la sérénité que dégagent ses sculptures.
J.S : En effet,même picturalement, vous modelez et sculptez les formes par un clair-obscur d'une grande économie de moyens, n'utilisant parfois que quelques points lumineux pour indiquer mains et visages...
JC.D:J''aime laisse lentement monter l'image, qu elle se  révèle doucement comme dans  le tirage photographique et
choisir le moment de la fixer
J.S:Pourquoi ce support si peu pictural?
 JC.D:Je peignais auparavant sur des supports traditionnels, j'utilisais la couleur, elle affaiblissait le message. Le tableau, plus flatteur, devenaitun schéma décoratif. J'ai retrouvé cet humble tissu si proche de l'homme.
J'aime la difficulté de cette  peinture, entre teinture et peinture,  absorption et pesanteur du  matériau... Ces plis et replis   offerts à la sensibilité tactile du spectateur. A la façon des  feutres de Robert Morris, livrée à elle-même, la matière   décide, mieux  que moi, je respecte alors ces empilements, désordres naturels
J.S: Vous prtivilégiez les couleurs dela terre.Il me semble vous traduisez une compassion pour un monde simple et digne.Vos effigies, sans chromatisme, votre oeuvre sombre et austère, reflètent un grand amour de ma vie...
J.C.D : La terre et la lumièredu Nord, le silence ds hommes, la noblesse des gens du peuple, la nostalgie des origines, l'attachement à la terre mère..
J.S: L'expressionisme flamand ?
JC.D: Oui, la peinture de Constant Permeke...
J.S.: Vous exprimez aussi un besoin de lacérer, brûler et ce, dans le but de parler de soufffrances, de déchirures ,
J.C.D:C'est en tout cas, plaisir physique de pousser matière à bout, oser d' outrages, dépasser le respect pour jouer plastiquement
Déchirer c'est faire naître lien, visualiser la texture, mettre à l'épreuve la résistance, la fragilité.
Puis recoller, relier, réunir, redresser et offrir aux regards...
 
 

MAIRIE DE TOULOUSE
ESPACE   CROIX ~ BARAGNON
VILLE DE TOULOUSE

24, RUE CROIX-BARAGNON -31000 TOULOUSE
  Mardi 9 janvier 2001
 Samedi 24 février 2001

  VERNISSAGE
 le mardi 9 janvier 2001 à 18 h



Oeuvres           Accueil Dotigny

Quebec