J.S. : Vous
donnez à voir l'homme, la solitude de l'être humain, le couple.
Ces personnages sont-ils issus de votre mémoire, d'événements
passés?
JC.D. :Il y a une inspiration qui puise dans la mythologie familiale,
j'utilise consciemment des références autobiographiques.
Parallèlement, j'accepte les dérives du hasard pendant le
travail.
J.S. : L'étonnement face à ce qui surgit, comme celui
de l'enfant qui figure dans vos pentures...
JC.D. : Oui. Filtrer, détourner la dimension qui nous échappe.
J.S. : En voyant votre travail, j'ai le sentiment de personnages
hors du temps, sans condamnation du monde. Je perçois une profondeur,
une quête, le souvenir de la bure de Saizt-François.
JC.D. : Par les images, par le matériau, je me sens proche des
chasubles de Matisse, de l' oeuvre d'Etienne comme la série
des demeures, . (d'Etienne Martin à Saint-Martin...).
Toute la spiritualité du travail de Georges Jeanclos, la sérénité
que dégagent ses sculptures.
J.S : En effet,même picturalement, vous modelez et sculptez les
formes par un clair-obscur d'une grande économie de moyens, n'utilisant
parfois que quelques points lumineux pour indiquer mains et visages...
JC.D:J''aime laisse lentement monter l'image, qu elle se révèle
doucement comme dans le tirage photographique et
choisir le moment de la fixer
J.S:Pourquoi ce support si peu pictural?
JC.D:Je peignais auparavant sur des supports traditionnels, j'utilisais
la couleur, elle affaiblissait le message. Le tableau, plus flatteur, devenaitun
schéma décoratif. J'ai retrouvé cet humble tissu si
proche de l'homme.
J'aime la difficulté de cette peinture, entre teinture
et peinture, absorption et pesanteur du matériau...
Ces plis et replis offerts à la sensibilité tactile
du spectateur. A la façon des feutres de Robert Morris, livrée
à elle-même, la matière décide,
mieux que moi, je respecte alors ces empilements, désordres
naturels
J.S: Vous prtivilégiez les couleurs dela terre.Il me semble
vous traduisez une compassion pour un monde simple et digne.Vos effigies,
sans chromatisme, votre oeuvre sombre et austère, reflètent
un grand amour de ma vie...
J.C.D : La terre et la lumièredu Nord, le silence ds hommes,
la noblesse des gens du peuple, la nostalgie des origines, l'attachement
à la terre mère..
J.S: L'expressionisme flamand ?
JC.D: Oui, la peinture de Constant Permeke...
J.S.: Vous exprimez aussi un besoin de lacérer, brûler
et ce, dans le but de parler de soufffrances, de déchirures ,
J.C.D:C'est en tout cas, plaisir physique de pousser matière
à bout, oser d' outrages, dépasser le respect pour jouer
plastiquement
Déchirer c'est faire naître lien, visualiser la texture,
mettre à l'épreuve la résistance, la fragilité.
Puis recoller, relier, réunir, redresser et offrir aux regards...
MAIRIE DE TOULOUSE
ESPACE CROIX ~ BARAGNON
VILLE DE TOULOUSE24, RUE CROIX-BARAGNON -31000 TOULOUSE
Mardi 9 janvier 2001
Samedi 24 février 2001VERNISSAGE
le mardi 9 janvier 2001 à 18 h